18 juin 2015

Salée.

Le type avait du mal à s’en remettre. Il venait de vivre la journée la plus épouvantable qu’il avait jamais vécue depuis qu’il avait commencé ce boulot. Des journées délicates, il en avait connues mais à ce point, jamais.
Elle n’avait pourtant pas trop mal commencé.
Le matin, à la prise de service, son chef de salle, un gars correct, ni bienveillant, ni vachard, avait accepté de le libérer le soir à condition qu’il reste un peu après le service de midi, ce qu’il avait accepté de bonne grâce. Rien n’est gratuit dans ce bas monde pas même dans les restaurants du haut du panier s’était-il dit mais dans ses lèvres pour ne pas rompre la douce harmonie qui avait suivi cet échange.
Cela faisait maintenant dix années qu’il bossait dans cet établissement et c’était une performance tant les gens avaient souvent tendance à aller  venir. Et plutôt aller que venir, du reste mais on se figurait ici qu’il suffisait de les embaucher pour qu’ils soient contents. Il fallait les payer, aussi. Surtout quand on n’était pas très regardant sur les horaires ni sur les heures supplémentaires qu’on considérait avec des oursins dans les poches. L’excellence était réservée aux clients, pas aux employés. Un mauvais calcul que tous ou presque semblaient faire.
Bref, il lui avait filé sa soirée. Et l’autre en était ravi.
Malheureusement, le midi, il y avait eu cet esclandre table neuf, pendant lequel un des clients avait balancé le saladier entier de lentilles du PUY sur la tête d’un autre. Typiquement le genre d’incident qu’on déteste à peu près autant qu’une attaque de salmonelle. Un vrai bazar. Il avait fallu nettoyer le ruisselant, porter sa veste en urgence au pressing, nettoyer le champ de bataille, la moquette en avait pris un coup. Une fois sa veste récupérée, l’autre était parti sans même un merci,  quant à un éventuel billet, il pouvait oublier de suite. Ce qu’il a fait. Ça ne s’était pas arrangé quand le chef de salle était revenu sur sa parole en lui balançant simplement :
___ Quand on n’est pas capable de tenir ses tables on ne peut pas se faire la belle.
Qu’il n’y ait été pour rien n’avait pas changé sa décision. Il serait attendu pour le service du soir. Et si tu n’es pas content ton compte sera vite réglé. Avait-il ajouté, menaçant.
Voilà comment dix ans de travail sérieux sont récompensés. Plus que déçu, il avait été meurtri. Et la colère était montée. À celui là, il réservait un chien de sa chienne… Une salière se vide assez vide dans un plat qu’on s’apprête à servir.
Il s’était déjà une fois ou deux servi de cette arme, son efficacité était redoutable…  En retournant à son service, il avait murmuré :

Ah tu me sucres ma soirée…. T'inquiète, tu y auras droit et je te la promets salée... mon pépère…

17 juin 2015

Glacée...

Enfin, après toutes ces années, il le tenait. C’est fait, il l’avait, comme à la pêche ferré. Cet enfant de salaud avait donné signe de vie, il avait répondu et mieux, il venait d’accepter l’invitation. Il allait voir ce qu’il allait voir…
Un nouvel ami Facebock… Tu parles. Une vieille connaissance pourrie, oui.
Trois années de souffrance et de honte, trois terribles années entières dans la classe de ce petit salopard. Lui et sa bande lui avaient fait vivre tout ce qu’il y a de pire à vivre dans ces circonstances. De la sixième à la quatrième. Chaque récréation était un supplice, chaque sortie une torture… Intimidations, menaces, coups, racket, dénonciation calomnieuse, vols de matériel, vidage des trousses,  arrachage de pages de cahiers, déchirage de copies à rendre, plaintes auprès des profs… Tout ce qui a été possible de faire a été fait. Belzebuth au collège. Un sentiment de toute puissance entretenu par une impunité glaçante. Il en a pleuré des litres et des litres de larmes seul avant de rentrer à la maison pendant trois ans, trois longues années. La deuxième, il a recommencé à pisser au lit dès le quinze Aout parce que la rentrée s’annonçait. Et, malgré tout ça, il a tenu le coup sans l’aide de personne, sans la demander, non plus. Pas un adulte, pas un pion, pas un prof, pas un conseiller d’éducation, pas un parent, pas un grand-parent n’est jamais venu à la rescousse. Seul, contre vents et marées, contre la bêtise et la méchanceté, seul, il était contre les mensonges et les saloperies, contre les humiliations et les brimades. Trois ans de septembre à Juillet et y survivre, quand on en a onze, ça vous forge un caractère. Sa mémoire était intacte, il n’avait rien gommé, rien effacé, rien pardonné. 
Maintenant, l’autre allait payer.
Après s’en être fait un ami de réseau, il lui a proposé de se revoir, de partager un repas ensemble en souvenir de toutes ces années….
Il était bien décidé à lui bousiller sa bagnole, lui casser la gueule ou lui renverser un plat sur la figure au beau milieu du repas, enfin faire un truc qui marque qui le venge de cette adolescence terrible. Il improviserait.
Ils ont convenu d’un rendez-vous un soir. 

Une heure avant l'heure, son portable a vibré. Un sms. C'est la petite frappe qui lui envoyait un sms :
___ Tu t’imaginé que j’allait venir à ton rendez vou ? Avec ce que je t’ai fait vivre au collège ? Tu me prent pour un con ou quoi ?

Il était sidéré. Sur le coup, il n'a pas avancé un mot. Puis, après un moment,  en remettant le portable dans sa poche après avoir effacé le sms, dans un souffle:
___ Toujours aussi nul en orthographe cette saleté.

C’est tout ce qu’il a trouvé de plus méchant à dire…

15 juin 2015

Froide.

Pour Les impromptus littéraires de la semaine. Le thème était la vengeance.


Ça ne se mange pas froid, d’habitude ?
Autant dire que le type qui venait de prononcer cette phrase d’un ton presque neutre était méconnaissable. On ne devinait que trop qu’il essayait de ne pas sombrer dans le ridicule, de donner le change, de faire comme s’il ne s’était rien passé et pourtant... Sa propre mère n’aurait plus mis un prénom sur lui. Du haut de la calvitie naissante qu’il tentait, sans succès, de dissimuler, jusqu’au milieu de son torse, une sorte de crème, de sauce, de préparation, plutôt liquide, agrémentée d'une myriade de  graines rondes d'un joli vert, ainsi que des cubes, des dés, méconnaissables, eux aussi, lui dégoulinaient sur le visage, les épaules, la veste, la chemise et le tout le haut du pantalon. Pour l’instant, elle lui couvrait les yeux, dont on espérait qu’il ait eu le temps de les fermer juste  avant la grande avalanche. La chaise en face de lui était éloignée de la table et vide. De toute évidence, quelqu’un, là, s'en était allé. Autour de lui, un serveur compatissant et néanmoins souriant, déjà, s’affairait. Sans obséquiosité, efficace,  à l’aide d’une grande serviette blanche en tissu, on était dans un restaurant plutôt chic, il s’occupait de lui nettoyer les yeux et leurs pourtours de ce qui les masquait encore. Avec un sourire contenu, il pensa: comme souvent, dans l'existence, la frontière entre le pathétique et le ridicule ne tenait qu'à un fil.
___  Dépêchez vous, s’il vous plait,  ça brûle ! Entendait-il.
___ Je fais de mon mieux, Monsieur, ne bougez pas s’il vous plait, bonne nouvelle, on commence à apercevoir vos paupières…
Autour, sur les tables voisines, personne ne s’était levé pour lui porter secours. Ici, on ne se mêlait pas des affaires des autres, on trouvait même plutôt déplacé que certaines, suivez notre regard, viennent s’y régler en public. C’était inconvenant, cela ne se faisait pas, cela ne devait pas se faire, ce qui venait de se passer n'était, donc, presque pas  arrivé. Les regards réprobateurs avaient fait place à une indifférence forcée. On avait détourné les têtes et, parfois même, repris les conversations là où on les avait interrompues avant l’esclandre. On n’en pensait pas moins, mais désormais, pour tous ici, le fâcheux incident était clos. Circulez.
Le type commençait à pouvoir ouvrir les yeux. Une odeur désagréable de lentilles car il s’agissait bien de cela, l’imprégnait. Des vertes du Puy. En salade, à la coriandre bolivienne et  au foie gras... Il fumait encore des épaules. Quelques graines hésitaient encore sur le dessus de ses oreilles et certains morceaux de foies cuits, ainsi qu'une tranche entière de lard basque fumé au laurier d'espelette, tomba de son épaule droite. Le serveur un peu dégouté s'en saisit à deux doigts comme on s'empare d'un mouchoir usagé par un autre:
___ Si Monsieur veut bien se lever et me suivre jusqu'aux toilettes…

___ D’ordinaire ça se mange froid, répéta Monsieur, en se levant, une vague tristesse dans la voix.

Bien malin qui pouvait dire avec certitude, si Monsieur évoquait la salade de lentilles ou  l'implacable vengeance qui venait de s’abattre sur son crâne dégarni et sa vie, tout près de l'être, désormais...



Happé.

( Alphabet bête).

Un apprenti parricide antipathique, empoisonné par la passion, pleurait, planté devant la poitrine de son ex-père, percée par un Opinel impitoyable et psalmodiait une prière posthume : Papa, papa, pas possible ! Tu pouvais pas partir par là !
Des palanquées de pleurs, des piscines de plaintes, déposées à ses pieds peuplant pêle-mêle les pâles paupières du  patriarche perdu. Il portait sur ses pauvres épaules impies sa  peur de l’irréparable. Et pourtant, petit, tu as pu, sans pétoire, ni pistolet. Dernières paroles... Peu plausibles! Pardi! Coupable ou pas, la peine s’impose, on ne transperce  pas son père impunément. Dans un pavillon, perdu en campagne poitevine, sa peine payée, une pirouette particulière, précise, presque puritaine. Devant un plat de poulet, purée de patates aux pistaches, des pâtes au parmesan, passant Patapata sur la platine, un petit pitt-bull plein de patchouli, pelotonné dans un panier persan, le père parti, Paul, planteur de pépère pensait à son départ pour Paname, le paquetage préparé :
Ais-je pu ? Que s’est-il passé ? Un oedipe en prime ? Alors, fini le paysan, à Paris pour oublier le parfum du parental pogrom. Parfaite parenthèse. Emprisonné, sa peine incompressée, le presque parisien devenu parpaillot en prison,  comme pour protester et un peu paranoïaque pour se punir, ne pourrait plus produire au potager, ni pommes, ni poires, ni pêches, ni prunes, ni pomélos, ni poireaux, ni pissenlits, ni épinards, ni pavots, ni pivoines, ni pétunias, ni passiflores, ni persil puisqu’en ville rien ne pousse que le pire. Plus de lapins, de poules, de poulains, de porcinets, de pouliches, de perdreaux, de perdrix... À lui, les quatre Palais (le grand, le petit, le Royal, et Tuileries) les parures, les pavés,  les palaces, les périphériques, le Panthéon, les préfets Poubelle, l’opéra, la pyramide de Pei, la Place Pigalle, le métropolitain, le Pompidou, les péniches, le pavillon Baltard, l’oppidum du Valérien, la porte de la Plaine, lézards Premiers, la poterne des peupliers, la crypte du parvis, la grande Chapelle, la RATP, bref tout ce qui fait la capitale.
Putative rédemption ? Patinera-t-il encore dans le potage après sa paire d’ave pour son Pater ? En pâtira-t-il du pathétique perçage patenté du Pater Familias ? Se dépècera-t-il de cette épaisse pétole? Portera-t-il le passé du poids du paternel transpercé? Pourrira-t-il son patronyme pour l’avoir lardé (un lardon lardant, quel panache !) son patriarche ? Pourra-t-il, en fin de compte, panser ses plaies pour imputées à celles du père sévère ?
Lui faudra-t-il patrouiller l’âme en peine comme une patronnesse parade à plaisir en fond de paroisse à l’appel du père abbé, un fil à sa patte brisée?
Il pensait que non et rêvait déjà, Pantagruel de pacotille, de paupiettes, de pieds et paquets au pissalat, de pain perdu, de poissons du Pertuis  préparés par une Paulette passablement pédalante, se pavanant les paumes ouvertes, plus paumé, enfin réparé, un papillon sur l’appendice, un paysage apaisé sous la peau des prunelles, le pectoral pédant, impudent, moins péccable qu’un pêcheur de pôles, une pissaladière en pogne, paisible comme un pédiatre devant un placenta, une pizza à Palerme, une poutre dans un œil de cyclope, une paille dans une pupille de paysan, un métacarpe dans sa phalange, un poisson devant un stop, la peur dans un poulailler, le loup dans une prairie, un peul dans son peuple, un pirate en poupe, un poulpe à la proue d'un cap hornier.
Peu de temps après son implantation, un appel, puis une péripétie. Un soir, alors qu’il était plan-plan, peinard on frappa à la porte de sa planète. Il pesta, plombé, pollué par cette polyphonie ponctuelle. Qui tape ainsi pervers au ponant ? Qui vient me pomper l’air dans ma patrie ? Quelle pustule purulente? Un pompier pompette ? Un pondeur populaire ? Un pope pontifiant ? Du populo putride ? Un portugais pride ? Un poseur positif ? Un pyromane potasseur ? Un potinier potentiel ? Un pouilleux puant ?  Un palefrenier patibulaire? Il passa ses poulaines, un paréo, son poncho, une gapette, se fit poupin bien qu’en pétard, emplit ses poumons, le pouls appuyé et vint parader.
Parbleu ! La femme de son père posée au portillon ! Perplexe, il prit un poignard, la pétoche au poignet et pendant une parenthèse d'une plombe, parla, puis poseur, reposa l’épée, la pressa, l'épouse, contre sa poitrine de repenti... Ils parlementèrent, elle pardonna. Payante prière. Le P avait enfin changé de genre, il était devenu la paix.

Le paradis entre aperçu... Sans pipoter, du plafond, une palombe plana. Parolé, parolé et encore des paroles... qu'on ramasse à la pelle. Apaisé, il partit à Paimpol parrainer des paimpolaises de tous poils.

14 juin 2015

Bour le blaisir.

 (Alphabet bête) Le B.              

Une bimbo balancée comme un baobab, bonne bayadère de bayou, l’abdomen en bedaine balbutiait un baratin biblique à un bibendum bestial.
Et bla bla  déblatérait-elle en débinant sa belle peau blette bardée de benzène.
Ben, son bambin bavard, bien blotti dans ses bras, butinait ces bobards, les babines blêmes, déboulant dans le barnum, se bidouillant son petit  bazar.
L’est pas beau, l’est pas beau ton boubou blanc ! C'est quoi ce barouf?
Tu m'embistrouilles! Fais ton boss, demi bosco! Bois ton biberon, finis ce bol, fais bombance, blanc bec, âme bâtée, bellâtre à deux balles, bouffeur de bruine, boxer brailleur, brouillon de bronze, broutard de brume, butor buté, bouquetin bourbeux, balise à bulot, imbécile de koch, tu vas finir à Biribi, Bagdad ou Bassorah sans bagage à main, boutonneux! Au bain-marie le babouin bédouin! Je vais te bastonner les bats flanc, t'embastiller au bastidon, te botter tes fesses de basse-fosse! Lui balança-t-elle.
Doucement les basses ! L’Obispo de balloche, les bémols en abymes, boulé dans ses babouches, du bolduc à sa blouse abdiqua, la boisson au brousse de lait de brebis bue.
Bravo, batailla-t-il à sa fontaine, en se bidonnant, le bedon blindé d'un bortsch de rebouteux. L’aube blanchie de bulles bleues, la bouche bayant aux balbusards, du blé de sa blédine au lobe de ses oreilles.  Bêta bloqué, tu bois du bon ! L’abeille blessée, l’œil bovin, boudinée, boueuse, boudeuse, la bouille bougonne, une boule dans le bouillon, bredouilla une bêtise à la bébête.  Ça boum dans ce bourbier ? Un bonbon pour oublier ? Une bombonne de bismuth ? Des blinis à bloomer ? Une brandade branchée ? Des beignets de betterave? Un brin de bromure ? Une butte de beurre ? Une botte de bure? Une barrique de boskoop? Des bananes de Bangui? Des babas de Boston? Des boules de boutargue ? Des balles de brie? Une ballottine de bavette? Un baril de batavia?
Braille, braille petit brahmane ! Bousine, bousine, petit bout ! Ah j'en bave à qui vieux vieux avec ce benêt! Je vais le finir au buvard le bubon! Me brise les bibelots cette buse! Me brasse cette bouse! Fais plutôt ton rôt ou du bilboquet, fils d'imbécile!  Elle était ébahie, hébétée, abattue.
Las, là, la boulette! Le bébé baveux, barde de banlieue, bouffi, sa bombe dans le buffet, toute honte au rebut aboya benoîtement en boucle sur un air de bluette bluesy : Tout ces B ! Tout ces B ! Brrr, je crains beaucoup du bide ! Une gerbe? Ce serait le bouquet! Ben voyons... On se rabiboche avec brio? Un bicou dans la counille?  Allez, un bisou, quoi!

Bon, j'abandonne et je me barre relire tout Bobin à Bamako, béat... bath.



09 juin 2015

Les potes à G.

(M, il ne faut pas me pousser..).


Les potes à G.

Dans la Gargote à Gargantua il y a la goualante de Gégé ! On y mange gratos quand on galère, quand on gagne petit, quand on gagne misère.
Des gamins en guenilles, graines de brigands y gambadent, les genoux rougis par les gamelles sur le gravier. Graves, les gentilles grand-mères agacées regardent les gnomes en grinçant des gencives. Les galopins tout en gouaille s’agitent en gardant leurs gapettes. Agrégés, ou mieux, agglutinés, ils galègent en gargouillant dans un galimatias généreux. Une godiche genre godelureau gigote en gazouillant, les nargue, les engraine une glace à la génoise comme goûter qu’elle déguste en se gondolant.
Les grands, les gloutons, engagés dans leur graillon gourmand se goinfrent gaiement. En prologue, un guignolet puis de grasses gougères au gouda, du gibier en gibelotte, de galantines à la gribiche, de groins de sangliers, de Gorgonzolas de bas-étages, des agrumes poussés par du rhum agricole, des groseilles à l'anti gel, en rêvant de Grand Large, de lagons, de goélettes ou de galions, de Galàpagos, de Guinée, de Guyane, de Grèce, de mer Egée, de Gabon, d’Argentine, de Paraguay, voire du Golfe de Sagone bref, de larguer tout ce glauque.
Englués dans leur peu glorieuse glandouille, en guettant le voyage, ils se gavent et s’égarent, grégaires, dans les pages de Gala où l’on glose, se gargarise, fait des gorges chaudes, grimace sur les gens plus gâtés, les gagas de galettes, certes plus glamour mais qui s’engueulent, s’envoient des arguments en pleine google, s’agenouillent devant les juges les jours de grêve, tout comme les gueux. C’est qu’on y déménage de la guérite chez les bourges, on y vit son Golgotha, on n’y gère pas non plus ses engueulades, on s’y dégomme, on s'y déglingue, on s’y agonit d’injures, on s’y casse les margoulettes, on s’y gratifie de guignolo, on s’y griffe grâtiné, ça grêle, ça guerroie, ça grabuge aussi chez les bourgeois, quand est passé le guilledou. Finies les migraines bulgares et les angines enneigées...
Alors, tandis que la gourgandine fait le pied de grue Avenue Montaigne, grimpe aux grattes-ciels en gourmettes Gucci, la frange égarée genre Breitling grosse comme une horloge, la geste galopante, son gogol grandiloquent, pour épater la galerie, glougloute comme tous les garçons dégradés, grognant, comme un guépard dans un guêpier, guignant la gisquette qui lui guirlanderait l’existence, lui soignera l’égo, lui aguicherait le guipoir. Gambit de la reine et gamètes en galons, il fait genre, je rigole mais il a le cœur en galoche, la mine en gargouille, la braguette de guingois, le goître en digue digue. L'ange est dézingué. Le galeux est comme grippé, son cigare au goulot... Il va devoir guetter le point G ailleurs que chez Gustave car diriger est un Viagra, malgré ce gâchis pas rigolo et anxiogène. Et, cette fois, pas de Grenelle du rabibochage!
Grande inégalité, la greluche qui se dégage dans sa Grande Vadrouille y gagne, se goberge, s'argente. Elle n'est pas gênée question gains, pas de souci pour son gnard. Ne descend pas de ses gradins. Exige du gras double et continue de vivre gratis, de la glycine dans son potager..."J'aspire à l'ombre!" dégoise-t- elle... Aspire déjà ta salle à manger, gamine!

C’est à la St Glinglin qu’elle ira grignoter chez Gargantua, La Ciganer.

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