24 avril 2012

Dans la chambre d'Amy.

Pour les Impromptus littéraires. Le thème était la chambre d'amis.


De la chambre d’amis, j’ouvrirai toutes les fenêtres.
Le plus difficile n’étant pas d’avoir une chambre pour eux mais des amis purs. 
Autant avoir une chambre à air.
Dans la chambre d’amis, je doublerai l’épaisseur des murs.
Le plus apaisant n’étant pas d’avoir une autre chambre mais des amis solides. 
Autant avoir une chambre forte.

De la chambre d’amis, je supprimerai toutes les lampes.

Le plus délicat n’étant pas d’avoir une pièce en plus mais de lumineux amis. 
Autant avoir une chambre noire. 
Dans la chambre d’amis, j’y mettrai un revolver.
Si une vie sans ami est une terrible épreuve, il peut être utile, pour s’en tirer, d’avoir à portée de doigt la chambre d’une arme à feu…
Dans la chambre d’amis, j’enlèverai  tous  les radiateurs.
Le tout étant d'avoir des amis chaleureux.
Autant avoir une chambre froide.
Dans la chambre d’Amy, j’aurais brisé toutes les bouteilles…
Les encore pleines et les déjà bues.
Il est terrifiant d’avoir à mourir seule, même dans une chambre avec vue…


De la chambre d'Amy j'aurais fermé la porte et jeté les clés.
A quoi bon avoir UNE chambre si tu n'as pas d'ami.



22 avril 2012

Fin de semaine. Dix huit.

                 Cette semaine, à défaut de poser l'oeil sur Bréhat, Yeu, Belle île, Groix, Hoëdic, voire Ré, Marie-Galante ou Oléron et j'ai retravaillé ça (posté sur Les impromptus littéraires):

ÎLES. 

D’abord, il y a l’eau. Puis un Pont au-dessus de l’eau. Ou un bateau, enfin un lien entre la terre et elle.

Au-dessus, il y a ces lumières comme personnages, habitées de cent mille bleus, persuadées de dix mille blancs.

Il y a ces nuances, ultimes et définitifs traits du temps,
 horizontales mémoires, intimement comme nous, passagères.

Tout autour, il y a les landes des jaune, des ajoncs et des oyats,
 que le vent d’ailleurs décoiffe ou exaspère.

Ou bien les plages d'or blanc bousculées par les vagues voyageuses aux longs cours...
Au bleu, il y a les ventres des oiseaux immobiles épinglés dans le clair, leurs vols en grappes de désordres et leurs cris en paroles échangées.

Sur la vase, il y a les bedaines baillantes des barques échouées,

Repues de départs… Flottant autour, les souvenirs humides des marins perdus, désormais amarrés aux corps morts de ports sans eaux.
Dans l’air vigoureux d’iode, il y a le vent et les conversations qu’il grimace sur ses épaules solides. Il y a le vent et ses plaintes contre le temps qui abrase, efface ou polit. Lui, soufflant, gravant aux dunes des souvenirs éphémères.
Il y a l’air d’ailleurs, qui n’est pas encore d’ici, celui qui fait silence, qui ne me donne jamais de tes nouvelles…
Parfois, il peut y avoir, le soir couchant dans un coin de ciel, une virgule de lune. Comme une trace d’infini.
Une fois le sombre dressé, il y a, dans l'air, les concerts impérieux et apaisants des grenouilles du soir qui habitent le noir. Et les ombres bercées des grands arbres époussetés par la nuit.

Et, autour, les mille miroirs des marais où s’égarent et s’évaporent
 d’ombrageux et fragiles nuages.

Il y a, surtout autour, l’Océan,
 comme une colère rentrée qui balbutie, 
tes grèves infinies découvertes aux basses marées ruisselantes de lumières, ravinées comme des visages de femmes vieilles…

Et puis, ces odeurs d’outre-Atlantique, apportées par l’écume 
qui déferle sur les pontons noirs comme des promesses non tenues …
Et tes ports comme des nids et tes quais comme des lits.


Vois-tu, il y a, enfin, ces îles, toutes ces îles de liens tissés où je voudrais tant qu’elle soit...




Cette semaine, si se lever tôt tue, ça permet aussi de voir ça:
Le Ventoux recouvert de blanc comme si l'hiver ne voulait pas se résoudre à lever le camp, lui non plus. Quelqu'un va-t-il gentiment lui expliquer: Allez, il ne faut pas rester là, Monsieur Lhiver rentrez chez vous avec dame Laneve. Maintenant d'autres aventures vous attendent... Laissez nous panser nos plaies et nous réchauffer les coeurs...


Cette semaine, je me suis félicité de n'avoir jamais cherché à séduire Smadi Wolfman, j'aurais été bien trop meurtri d'avoir à survivre à notre séparation...
Cette semaine, pour la quatrième fois au moins, j'ai égaré ma carte bleue et pour la cinquième fois au moins, je l'ai retrouvée... C'est dire si je me suis fondé sur des critères rigoureusement économiques pour faire mes choix...
Cette semaine, je me suis dit dans un large sourire qu'en fin de semaine prochaine, j'allais embrasser sa pomme, plutôt deux fois qu'une à celui-là:


Cette semaine, grâce au Gran, la terrasse de la maison s'est mise en costume de beau temps...



Cette semaine, encore un lien avec la danse grâce à Véronique qui m'a envoyé cette vidéo:
"Dansez, dansez sinon nous sommes perdus." Disait Pina Bausch qui avait sûrement raison. Un jour peut-être que je la pousserais la porte d'une école de danse...
Mais, en cette toute fin de semaine, vers les  vingt heures, il s'est mis à souffler un petit courant d'air frais qui a commencé de balayer cinq années de mauvais coups  accumulés... Il était assez vite alourdi, le petit courant d'air joyeux, par le score très élevé de la représentante d'un front et national ET bas de plafond (27% dans le Vaucluse... Ce matin, sur trois personnes que je vais saluer, une aura choisi son camp...).
Bref, une semaine finie, terminée, rangée, partagée, celle qui vient sera une de vacances et ce n'est pas dommage... Mon dos se ravit.

16 avril 2012

Fin de semaine. Dix et sept.

Cette semaine j'ai lu:
La mélancolie c'est de la tristesse qui danse bien.
C'est de Bernard Chapuis. Et j'ai trouvé ça parfait.
Cette semaine j'ai vu le dernier épisode de la série Mafiosa. A mon avis les scénaristes ont commencé à écrire ce dernier puis ils ont remonté le temps. C'était à peu près le seul des huit qui avait du nerf cette année. Mais ça valait le coup d'attendre... Il y aura sûrement une autre saison puisque rien n'a été définitif. Et, donc, contrairement à tous les épisodes, dans celui-là, personne n'a été éliminé. Une bonne leçon à retenir: à part la mort rien n'est jamais définitif...
Cette semaine, j'ai appris le décès d'un homme que j'aimais sans en être très proche. Jean Noël. Il vivait avec une lame au-dessus de sa tête depuis vingt six ans... Elle est tombée. J'ai rarement rencontré un tel amoureux de la vie...
Cette semaine, il y a eu le Grand Prix de Formule un de Shangai et une course de caisse à savons à Velleron. Figurez vous que je me suis foutu dans les grandes longueurs du premier.


Cette semaine je me suis réjouis de n'avoir pas été le compagnon de Julie Marie Parmentier, j'aurais détesté devoir vivre notre séparation.
Cette semaine, j'ai déplacé tous les pieds fragiles de muscaris trouvés dans le jardin et je les ai regroupés, qu'ils se sentent moins seuls. Un pied de muscaris ça peut souffrir de la solitude que je me suis dit.


Cette semaine, c'est la dernière avant la prochaine...
Cette semaine, j'ai admiré comment, dans un vent décidément très mal éduqué, le petit figuier du coin s'est bien démené...



Cette semaine, à un moment, au milieu, il fallait prendre le temps d'arrêter sa voiture, en sortir, lever les yeux, poser son regard sur le paysage, attraper une image ou deux et surtout profiter...


Cette semaine, j'ai appris avec tristesse que, pour une fois, dans sa vie, Raymond Aubrac n'avait pas résisté. J'ai eu le privilège de l'entendre et le voir toute une après-midi. Il était à quatre vingt deux ans l'homme le plus vigoureux de toute l'assistance...
Cette semaine, j'ai vu à Pernes les Fontaines, en pleine ville, un type promener un cheval en laisse... Dire qu'il y en a qui en mangent... Pas des types, du cheval. Remarque des types qui en mangent d'autres, ça existe aussi, mais de moins en moins.
Cette semaine j'ai mis en route pour la première fois la plancha pour un grand repas du dimanche chaleureux mais improvisé, chaleureux et bien arrosé et chaleureux... Trois fois chaleureux, alors? Ben, oui, trois fois. A cette occasion j'ai eu droit à un magnifique et fin bouquet. Merci Ber et Marie...


Bref, une semaine, désormais comme les autres puisque terminée, racontée, rangée et partagée...

08 avril 2012

Fin de semaine. Seize.

Cette semaine j'ai entendu cette phrase. Elle était attribuée à Anatole France:
"La vie, c'est de l'inconnu qui fout le camp." 
Elle m'a semblé être une excellente définition.
En espérant que, bientôt, on ne mélange pas les termes pour en arriver à cette phrase d'un auteur inconnu: La France c'est de la vie qui fout le camp...
Cette fin de semaine, non, je ne suis pas allé à Rome...
Cette semaine, le figuier a, enfin, mis son réveil en marche. Il s'est décidé à sortir de sa torpeur. Il s'est mis au vert.




Cette semaine, ça n'a l'air de rien, mais dans le vallon de Carroufra, coincé entre Le Beaucet et Venasque, baigné dans une chaleur printanière non encore bousculée par un très mal éduqué mistral de Pâques, celui-là, je le déteste, j'ai appris à faire la différence entre le/la cade et le genévrier... A cette occasion, j'ai aussi appris qu'un galbule était une baie...




Cette semaine, j'ai pensé avec affection à Virginie Ledoyen et à l'histoire que nous n'avons pas eue. Ainsi, nous n'avons pas eu à souffrir de notre séparation.
Cette semaine j'ai été étonné après le décès d'un directeur de grande école dans un hôtel de New York. Etonné d'apprendre qu'il était mort, nu sur son lit. Si j'osais, je dirais que ces deux lettres (n,u) sont le détail qui... tue.
Et, stupéfait des réactions que j'ai trouvées comment dire? Exagérées? Comme si une rock star gouroue bienfaitrice de l'humanité s'en était allée dans des circonstances mystérieusement sulfureuses que nous connaitrons sans doute plus tard...
Cette semaine, j'ai poêlé vite fait des filets de sardines, achetés au marché de L'Isle chez le poissonnier dont l'étalage est superbe, place Rose Goudard, seulement côté peau, salés, saupoudrés de coriandre fraiche et de thym nouveau, servis sur une tranche de pain de campagne frottée légèrement d'ail, avec un trait de citron. J'ai fait glisser le tout avec un Réméjeanne blanc et ce fut bon.






Cette semaine, je ne suis pas, non plus, allé au cinéma, mon dos, mon dos, mais j'ai revu avec plaisir La nuit américaine de François Truffaut et j'ai, ainsi, rajeuni de quelques années...
Bref, une semaine comme les autres puisque désormais passée, racontée, rangée et partagée...

02 avril 2012

Fin de semaine.(15).

Cette semaine, il y a eu de quoi se réjouir avec les nouvelles venues de Birmanie.
Cette semaine, il y eut de quoi enrager en apprenant que quatre vingt pour cent des enfants autistes n'étaient pas scolarisés.
Cette semaine, j'ai aimé cette phrase lue chez Jean Michel Maulpoix, une histoire de bleu:
"Dans les basiliques de corail, l'infini, parfois, plie les genoux".

Cette semaine, grâce à Christine et En pente douce, j'ai vu et entendu une toute  jeune fille parler de la manière dont, dans ce pays, on s'arrange avec "les vieux" et je n'ai pas entendu grand chose de plus fort qu'elle.
Il vous faut dix minutes: La vieillesse.
Cette semaine, j'ai acheté six pots de plantes aromatiques. Deux de menthe (pour les concombres, les taboulés les mojitos et d'autres trucs), un de persil plat, deux de thym, un de sarriette, un d'origan, un de ciboulette. Le basilic, lui , commence à pointer son vert. Un paquet semé et ça fait toutes les salades de l'été... Les plantes craintives: bananier, bougainvillées, papyrus sont de nouveau sur la terrasse. Quelque chose me dit que nous sortons de l'hiver.

Cette semaine, avec mon "Sarin d'O douce", j'ai commis un poison d'Avril...
Cette semaine, j'aurais aimé croiser quelqu'un qui m'explique les joies qu'on peut éprouver lors d'une séance de repassage. A part le fait d'avoir, après une heure de travail, un joli tas cubique à poser sur des étagères d'armoire, je n'ai pas trouvé... Qu'on m'explique!
Cette semaine, je suis allé sourire à la projection de Two days in New York, de ce film énervé, un peu foldingue et m'amuser des pépins de ces français très  français tribulant deux jours dans un New York filmé d'une façon telle qu'elle donne envie d'y faire un tour.


Cette semaine, j'ai béni le Ciel de ne pas m'avoir fait rencontrer Julie Dreyfus, je  me demande comment j'aurais pu survivre à notre divorce...
Cette semaine j'ai vu fleurir les premières glycines. Pas de doute...

Bref, une semaine désormais passée, racontée, rangée et partagée...

01 avril 2012

A y est!

A y est, c'est fait. Saigné, mais signé. Hier. C'est un... Gib sea 414. Il est d'occasion, évidemment, il n'a pas mal de miles derrière lui, mais il est en assez bon état général. Il s'appelle: Sarin d'0 douce.
Un an de préparation m'attend et me restera plus qu'à filer. Grand départ autour de la petite bleue.
Les poissons n'ont qu'à bien se tenir...
Dans une année, si tout roule, je largue à Carry. A moi la mar.
L'est pas né celui qui m'arrête!



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